Pour fêter les 2 ans de règne du petit, distribution de billets ci-dessous : découpez et collez soigneusement, siouplé.
une idée de Christian Alevêque, lu dans mon SinéHebdo préféré
Faites des réserves, au minimum 3 ans à tenir ponctués de grève tous les 2 mois soit 18 jours de grève soit la moitié du 13e mois tant attendu (ou 4% d'augmentation, le big pied par rapport au 0,8% annuel)... mais bon, je blague hein (eux, non...)
Avez-vous vu ou entendu la colère des centrales syndicales, les chefs rageurs attisant le Peuple ? Non, tien ? Bizarre...
C'est l'printemps, l'herbe sent-elle la cuisse ? Ah Reiser, tu nous manques. Bon, quoi de neuf ? J'écoute différentes versions de Sunny et y'a pas à tortiller, ça swingue chez les afro-blacks. Si vous aimez chanter à tue-tête, nue-tête ou tête-à-queue (?), voici gracieusement offertes les paroles de SUNNY ci-dessous. Allez hop, en avant l'printemps !
- ma version préférée, la Grande Ella Fitzgerald ; ici Ella filmée avec Tom Jones (1970)
- puis arrive l'infernal James Brown, au jeu d'jambes démentiel
- bien sûr les Boney M
- n'oublions pas le créateur Bobby Hebb (1966, année de ma naissance cré 20 dious) - et pour l'histoire, Robert Mitchum à titre posthume...
Sunny, yesterday my life was filled with rain. Sunny, you smiled at me and really eased the pain. The dark days are gone, and the bright days are here, My Sunny one shines so sincere. Sunny one so true, I love you.
Sunny, thank you for the sunshine bouquet. Sunny, thank you for the love you brought my way. You gave to me your all and all. Now I feel ten feet tall. Sunny one so true, I love you.
Sunny, thank you for the truth you let me see. Sunny, thank you for the facts from A to C. My life was torn like a windblown sand, And the rock was formed when you held my hand. Sunny one so true, I love you.
Sunny
Sunny, thank you for the smile upon your face. Sunny, thank you for the gleam that shows its grace. You're my spark of nature's fire, You're my sweet complete desire. Sunny one so true, I love you.
Sunny, yesterday my life was filled with rain. Sunny, you smiled at me and really eased the pain. The dark days are gone, and the bright days are here, My Sunny one shines so sincere. Sunny one so true, I love you.
I love you. I love you. I love you. I love you. I love you. I love you.
8 semaines de lutte pour entre autre exiger une autre proposition de décret portant sur le statut des enseignants-chercheurs. 8 semaines mais aussi des mois et des mois pour convaincre les collègues d'un milieu très individualiste que la mobilisation collective permet de contrer les contre-réformes gouvernementales. Et paf, ce mardi, lors de la discussion à la CTPU, organisme paritaire pour les universitaires, l'Unsa et le Sgen-CFDTs'abstiennent courageusement sur le projet de décret introduisant la modulation = fin du statut national des universitaires fonctionnaires d'Etat - alors que les AutonomeSup - disons syndicat de droite comme le Snalc dans le 2d degrè - votent pour, avec les représentants du Ministère (= gouvernement) . Une nouvelle fois, ces organisations votent à l'encontre de l'expression très majoritaire des personnels concernés. Et alors ? Ils sont habitués : en 2003 lors des retraites, avec le statut des intermittents, etc. Certains me rétorqueront : "camarade, tu cherches les dissensions alors qu'il est nécessaire de souligner ce qui nous unis ". Diriez-vous qu'il faut s'unir avec le Medef au prétexte que c'est une union syndicale ? Aussi, pourquoi soutenir indirectement ces organisations syndicales en s'associant avec elles ? Ah, pas simple pas simple. STOP. Si, c'est simple. Le PS a toujours été favorable aux processus de Bologne (en gros le LMD), à la LRU, à la LOLF, & co, tous ces outils mis en place pour accélérer la marchandisation de l'enseignement et la recherche. Ils parlent en Nov'Lang de l'économie de la connaissance .
Revenons aux félons.
Les Besson, Lang, Allègre, Strauss-Kahn, SeguelamisterRollex, Fabius et privatisation de FranceTelecom, etc me foutent la gerbe. Voilà un beau lot de traites ou vendus. Ras le bol de ces fieffés cornichons. Et j'ai appris que même Souchon trouvait Sarko sympathique ! Putain, c'est la vieillesse qui rend débile ou l'inverse ?
La photo que j'avais publiée est malheureusement toujours d'actualité.
Et dire qu'après le 29 janvier, le 19 mars ils nous annoncent un appel à mobilisation le ... 1er mai, jour de la fête du Travail - même si j'eusse préféré la fête de la Paresse - valeur qui aurait mis la Planète moins en péril. Nous voilà invités à clamer nos revendications et autres piques avec les têtes des traîtres un 1er mai, une manifestation nationale tous les deux mois, ça c'est de la (tur)lutte... Vraiment, vraiment, y'a des claques qui se perdent. La CGT se CFDédiste, mon syndicat Solidaires, union des SUD, signe aussi cet appel pour ne pas rompre le front alors que nous savons pertinemment qu'au premier tournant la CFDT, CGC, CFTC & co signeront et nous entuberont.
De retour à la maison depuis 3h, je retrouve mes marques. Dix jours en internat au centre de réadaptation, déguisé en jogger, ça marque son homme. Pour preuve, ci-jointe la photo de mon ami BrnoDel Zou. Séances de gym, 2h par jour !, à découvrir des muscles que je ne savais pas qu'ils existaient. ça sue, ça transpire, ça dégouline, une horreur. Rien que d'être dans un gymnase, j'avais des hauts le coeur, un comble - souvenir détestable du collège... Néanmoins, avec les camarades abîmés du coeur, on se marre comme des gosses. On joue à la baballe, au freesbee, on étire, on contracte moultes régions. Une vraie torture du corps et de l'âme. On fait du vélo avec des montées de col à 75 Watt, une sorte de faux plat qui te fait suer à grosses gouttes. Le Tourmalet est loin et c'est tant mieux. Aucun stand apéro, ni pétanques. Mais des discussions très intéressantes avec les "internes" et "externes" du centre, de milieux sociaux très variés.
Je repars pour 2 semaines mais en externat - 9h30-16h30 - donc je vais pouvoir reprendre la peinture, dès que j'aurai ma vertèbre n°4 remise en place et un nerf d'une cote décoincé... Ah, faut pas vieillir ! Au fait, la cicatrice thoracique fait 21 cm, pour ceux qui ont participé au concours !
Celles des tibias sont de 19 et 24 cm : cette veine se trouve près de mon coeur. Si c'est pas une remontée d'organe, j'm'demande ce que c'est !
Donc, les filles, si vous voulez tâterd'la cicatrice à défaut de grosse veine bleue, le Professeur reçoit sur rendez-vous !
Je suis donc en soins intensifs en cardio, dès le samedi midi. Avec une envie de pisser incroyable, n'ayant aucune envie de faire appel à la sonde. Aussi, le soir, j'ai pu m'assoir au bord du lit avec l'aide de l'infirmière et hop, quasi-1L d'évacué, avec la frayeur que ça déborde ! Quel soulagement. La nuit fut horrible : plus de morphine, des courbatures/meurtrissures incroyablement tenaces, j'ai somnolé 2-3h. Heureusement, dimanche, j'ai pu me lever pour aller au fauteuil , rilax pour le dos et les douleurs thoraciques (le sternum découpé vibrote). En fin de matinée, je marchais dans le couloir soit 3 jours après l'opération "gourdinage/vidage du poiscaille". Je tiens le bon bout. Seulement, aucune place de libre en centre de réadaptation, rien avant le 17 mars. Aïe, je me voyais mal être obligé de partir à la maison pendant 15 jours avant la rééducation - et ma chérie aussi. Mardi midi, bonne nouvelle : un désistement, une place de libre, en route vers ce centre. Même si ce fut un choc de voir ces p'tits voeux en survêtement", l'environnement m'a permis de dormir, me reposer jusqu'au vendredi, jour du test d'effort "pédale comme t'es khon ". Entre temps, fêtage de mon anniversaire le 4 mars avec les amis : un bon gâteau au chocolat fait par ma chérie, et plein de cadeaux dont un CD de Satie que j'écoute régulièrement, le bonheur.
Au programme de la semaine : "marche comme t'es khon", où on tourne en boucle, "pédale comme t'es khon", pas bon pour mes cuisses purpurines, "pratique de la gym comme t'es khon", beurk ça fait mal " relaxe ton body comme t'es khon", chuis stressé hein ? Ch'tu vas voir ta goule si chuis tendu...
J'ai fait une séance de gym vendredi aprem. Nous voilà à jouer à la baballe - moyenne d'âge 65 ans - et à rigoler comme des gosses. Néanmoins, rien que la vue du matériel, du gymnaZe, j'ai déprimé car cet environnement me rappelait la gym au collègue, les pues-la-sueur et autres instruments de torture.
Bon, il est 20h34, grand temps d'aller sous la douche détendre mon grand corps tendu. à demain.
Couturé, réveillé, en salle de réanimation. Les douleurs ne sont pas insupportables, loin de là. Mais présentes. Rester sur le dos est le pire : imaginez une tortue sur le dos. Jeudi soir à vendredi midi, entre deux eaux. Puis, tu émerges avec ces maudites douleurs aux épaules et aux omoplates - ou dirions-nous aux muscles de ces régions. Quand les bouchers écartent ta cage thoracique pour avoir accès au coeur, ça tire dur sur ces muscles. Que dire d'autre ? Ah oui, la première hallucination, effet secondaire de la morphine. Vendredi soir, j'ai joué au tarot avec le personnel soignant que je trouvais bruyant, qui m'empêchait de dormir, bref, ça n'allait pas et je voulais les battre pour les faire taire... Passons à la deuxième hallucination, le samedi soir : je voyais défiler des pages web, une d'un site personnel, l'autre de SUD, l'autre du laboratoire, pages qui se gondolaient. Et j'étais très énervé car je trouvais qu'il n'y avait pas de lien entre ces "sujets", que deux thèmes devaient partir. Sueur... Freud, help ! Le samedi, je suis sorti de la Réa après une dernière expérience douloureuse, le retrait de la sonde urinaire. L'horreur. Ce fut la douleur la plus vive et forte du séjour. Rappel : pendant que j'étais endormi, des petits malin m'ont glissé un fil dans la bite (urètre), gonflé un coussin situé à l'extrimité du fil dans la vessie afin que le système tienne. Formidable technologie. Par contre, le retrait est horrible. A la fin, la portion finale du fil ressemblait à un fin ressort cuivré. Ai-je une queue en tire-bouchon ? Vertiges du cochon.
Bon, je continuerai plus tard ma psychanalyse pixellisée catharsique.
Continuons cette promenade catharsique. Peau douce et tripes vidées, au dodo. Chambre à deux lits, un voisin. vieux, très vieux. Pas simple car comme disait le gars Robert, "un mec, ça ronfle, ça pète, ça pisse la nuit"... Passons. Au petit matin, douche au produit qui tue-le-germe-de-sa-mère, la bétadine. Blouse blanche, dégaine ridicule mais bon, au diab' l'esthétisss. J'ai pensé à Gotlib - Dingodossiers ?-où un curé officiant se retrouve les fesses à l'air car un clou retenait l'aube. Attente de 8h à 14h10, pour apprendre que je ne passerais pas sur le billard car un problème a surgit en salle d'opération. Colère froide. Très froide (faudrait pas se fâcher avec les gens qui auront ton coeur dans les mains). Le chirurgien, aux traits tirés, m'annonce que je passerais demain, en pool position. Vroum vroum. Parti pour une nouvelle séquence, lisez la note n°1 (le lavement ne fut pas demandé, dommage). Disons que nous sommes le 26. Endormi en 1,2,3 et hop réveillez vers 18h après 4h d'opération. Entre les deux, une tentative de réveil ratée, mon cerveau refusant de prendre les commandes (sorte de coma 20 min) aussi fus-je ré-entubé illico presto pour permettre l'oxygénation du Pr Akapulco. Parait qu'ils ont eu une suée... Voilà, je suis réveillé après un raoul lors du retrait du tube -voilà mon premier souvenir : cet étouffement et le vomito; j'étais un bébé vomisseur. Action de la pompe à morphine car les douleurs sont bien présentes. Dire qu'un collègue me disait "je n'ai rien senti", à part qu'il est resté dans le coltar pendant 6 jours en réa, entre deux eaux, alors question souvenir, excusez moi...
Allez, je vous quitte, car à la télé ils parlent de la Ria d'Etel, mon pays.
Voil un beau titre trouvé par mon cher oncle Jo. Vidange des coronaires et installation de trois durites. Mission accomplie, chapeau bas. Des détails sûrement croustillants et d'intérêts indéniables, jamais lus nul part.
Je suis arrivé la veille pour la préparation dont voici deux étapes palpitantes :
- le lavement. Un tube, un embout ~6 cm et paf , dans le fondement, puis, comme pour un tube de mayo, vidage des tripes. Ensuite, la magie opère : cette solution de sels permet un changement de phase solide-liquide des selles. Le doigté dans cette étape ? Garder ladite solution saline au moins 15 minutes - et ça gargouille terriblement.
- le rasage intrégral. Le Pr Akaplco est poilu. Une fortune. Elles étaient deux, à la tondeuse, chacune de son coté , le zob ratatiné. Je me voyais mouton australien lors de concours de tonte. Elles m'ont mis sur le dos et le ventre, un chef d'oeuvre ... Je leur ai demandé si elles faisaient des concours . je n'aurais pas du une fois de plus ouvrir ma grande gueule car l'une tremblat de rire et la peau de ma bourse saignat légèrement. Sueur...
Bon, je fatigue, j'arrête là cette première note fondamentale. Demain, nous évoquerons le réveil en salle de réanimation, les hallucinations et le moment le plus douleureux : le retrait de la sonde urinaire (j'en frisonne encore)
Soleil bleu de ma fenêtre du bureau. J'attends mes comparos pour roter le poulet-frites lors de notre promenade. Après ce préambule bucolique, exposons le sujet du billet. 5 semaines que je suis aux arrêts ; j'apprends jeudi dernier que le Grand Charcutier Robert m'ouvrira le mercredi 25 février au matin, tripes et boyasses sur le billot pendant environ 3h30. Suivons la progression avec le PrAkapulco : chair incisée, sternum découpé à la scie circulaire, écartèlement de la cage thoracique (aïe, mal aux musc'), localisation du cœur au GPS. Bingo, on y est. La chirurgie de l'art commence : arrêt du cœur pendant 45 minutes (Dieu, vais-je ressusciter ?)
Inspiration, expiration.
3 voire 4 ponts formeront le viaduc. Une ou deux en artères mammaires joignant la rive "aorte" à la rive coronaire ventriculaire bien éloignée et vraiment naze ;Deux avec une veine de de mollet (saphène, joli mot) sur les deux autres coronaires sténosées ou un mix du tout selon la situation. Un beau viaduc. Le gars Robert coud sur des vaisseaux supérieurs à 1,5 mm, à la loupe. La classe. Pratiquant le scepticisme, je lui ai demandé un exercice lors de notre discussion primesautière : sur un pied, coude sur le genou opposé, pouce sur le nez. Vous suivez ? Il ne tremblait pas. Aussi ai-je dit : " t'es mon homme, mon gaillard !"
Pose de 3 anneaux en acier pour faire tenir le sternum, couture et agrafages et hop, servez chaud. Entubé de partout - qu'ils en profitent tnat que je dors -, l'animal se réveillerait quelques heures plus tard, en réanimation pendant 2~-3 jours sous morphine, the big trip'. Puis ~6 jours en soins, détubés, LIBRE (enfin presque). Suite à ce passage, rééducation à N. l'Espoir au nom prémonitoire. 3 semaines minimum à faire du sport, quelle honte ! Aussi, me suis-je acheté deux survêtements, l'un noir l'autre gris, avec des chaussures de sport noires - une gauche et une droite, deux gilets dont un à capuche, mes enfants kiffent grave. Voilà au moins 25 ans que je n'avais pas porté ce type de fringues. L'horreur. Mais hein, qu'est-ce qu'on ferait pas pour faire le malin auprès des infirmières !
Donc, mercredi 25 février, au p'tit matin, mes gaillardes, la culotte sur la tête, ça me portera chance ;-)
Depuis quelques semaines, la pression monte à l’Université. Avez-vous remarqué ce frémissement ? Sûrement pas à moins d’être personnel à l’Université ou d’un organisme de recherche (CNRS, INRA, etc..). J’aborderai plus tard les raisons – ou revendications [1].
Mes collègues - chers bien sûr-hésitent toujours : grève ou pas grève ? “ Les étudiants ne seront-ils pas pris en otage”, en oubliant le sens de cette métaphore – parlez-en aux otages réels. Un milieu très frileux, peu habitué à contester collectivement, bref à lutter. Je pense sincèrement qu’’ils n’en chient pas assez, bref qu’ils ont encore la panse trop pleine – tant sur le plan matériel qu’intellectuel. Et pourtant…. Notre formation nous habitue à dialoguer, échanger, chercher nous pas à vaincre mais convaincre pas-à-pas par un raisonnement construit sur des faits, voire percutant, si si… alors qu’en face, ils s’en branlent ! Lisez le discours sarkozien de …Sarkozy sur la recherche publique, truffé d’approximations, d’inexactitudes soulignant son manque de connaissance - dit-on - même si je pense que tout cela est soigneusement préparé et participe à stigmatiser une communauté pour mieux l’abattre (à part quelques pourceaux qui servent la soupe aux patrons, une levée de boucliers est apparue). Une honte ses propos. Envoyez une brigade d’entarteurs et vite.
Je reviens aux moyens d’actions – je parlerai du pourquoi dans une autre note. La grève du ZELE,[2] voilà belle lurette que j’invite mes chers collègues à la pratiquer afin de démontrer à notre Administration que l’Université c’est nous, les personnels (BIATOSS et ens-chercheurs). Effectuons que les tâches statutaires, reconnues par notre Administration, et montrons à ceux qui souhaitent tout décompter et moduler l’ampleur réelle des activités menées à différents niveaux et amplitudes par notre corps. Bien sûr, l’objectif est bien de foutre la pagaille afin de construire un rapport de force, eh oui ! Comportement de primates face aux primates. Ceux qui auront les plus grosses gagneront (les étant : arguments …). Commençons donc par cet exercice salutaire et après, si collectivement nous le pratiquons et que ce gouvernement ne change pas de cap, passons à l’étape supérieur – la grève illimitée - mais je soupçonne que nous n’aurons pas besoin de franchir ce gap !
Décréter tout de go la grève illimitée est une erreur de stratégie. Il faut aller en crescendo et en masse surtout !
Exercice salutaire à l’usage de l’élite et des biens nantis ( et biens pensants)
- démissionner de toutes les responsabilités d’administration des filières d’enseignement, non décomptées dans nos services (plus de planning des salles, d’emploi du temps, …) ; idem pour recherche
- refuser de surveiller les examens hors service ;
- stopper les programmes en tout genre (Erasmus, …)
- refuser de siéger à un jury d’examen
Complétez ! La liste est longue et je fatigue. Puis adonnez vous à vos activités de recherche et d’enseignement. Pleinement.
Voilà. On commence par ça et après on voit.
Pour ma part, j’ai démissionné le 5 janvier de ma responsabilité de filière M1 Chimie car aucune heure n’était comptée dans mon service statutaire (et non en heures sup’, qui tuent l’emploi !”). Alors, chiche ?
Olé.
[2]Ces positions sont celles de mon syndicat caca Krasuki kiki SUD Education et Recherche 86, comme quoi… Au niveau national, SUD Education ne s’est pas exprimé, as usual… Et le syndicat majoritaire Snesup/FSU appelle à la grève reconductible (par contre, sur le terrain, les syndiqués ne suivent pas ! A mettre la barre trop hautes, la chute risque d’être cuisante. Ils pourront dire : “regardez, ils ne veulent pas mais nous avons essayé” alors que lancer le mot d’ordre “grève du zèle” serait plus approprié pour notre communauté longtemps endormie.
[] Raison première évoquée ? Le projet de décret portant sur le métier – statut- de l’enseignant-chercheur. Autres raisons ? la LRU (la réforme à abroger pour moi, avec la LOLF), La réforme du cursus d’un futur maître – professeur des Ecoles (instit’)&des Collèges et Lycées (prof), la diminution du nombre de postes (6 13000 postes dans l’Education nationale, cela fait des entreprises, non ?), la stagnation voire la diminution des budgets de l’enseignement supérieur et recherche publiques. Mais une fois la liste dressée, que faisons-nous ? Souvent, on bougonne et ça continue…
Le Professeur Akapulco attend avec impatience la déferlante du 29 janvier. Espérons que cette grandiose vague sera la première d’un ressac salutaire.
Une revendication ? Le salaire universel – Cf. B. Friot &Co. [voir ici] ou une variante de taille, le revenu d’existence d’Attac – pour faire court [là]. Ni plus ni moins pour commencer…
A part ça, aujourd’hui j’ai continué mon tableau intitulé
“coronaire 1 et jus d’boudin”
dont une ébauche est présentée ci-dessous. J’ai bouleversé le tableau ce soir. Passionnant cette chimie et mécanique des couleurs,
ça me détend, tout comme cette magnifique sculpture de la nature – garantie sans retouche.
Le 29 janvier, grève interprofessionnelle = tous les travailleurs, secteurs privés et publics. J'aime beaucoup le titre "Nous ne paierons pas leur crise" de mon organisation syndicale, SUD. Même s'il va falloir y mettre un coup et secouer le cocotier, l'objectif est posé et clair. Ami-es de la Flibuste, à l'abordage.
Samedi 9. re-accident cardiaque, sale temps. Les 3 coronaires sont obstruées et nécessitent un triple voire quadruple pontage. En attendant, la manifestation interpro privé-public se prépare. J'enrage de ne pouvoir participer.
Après ces deux années américaines (oct. 1990- sept 1992), retour à Rennes 1 en DEA sans financement (bac+5, une année horrible) puis en thèse financée sous le smic, mais avec un goût pour la recherche affirmé. 2 ans 1/2 plus tard, soutenance de mon doctorat en Sciences Chimiques, spécialité Chimie théorique appliquée à la chimie inorganique. Puis, comme de nombreux camarades, avec ma compagne et nos 2 enfants, nous sommes partis en post-doc, c'est à dire à l'étranger dans un laboratoire de recherche sur un contrat de chercheur à durée déterminée (ici 1 an renouvelable deux fois). On dit post-doc pour masquer la précarité du poste et en France on se refuse de s'appeler chercheur car on est encore un peu jeune... 30 ans ! Aussi, j'ai passé un an à l'Institut Steacie du NRC à Ottawa avec des conditions de travail incroyables, jamais rencontrées depuis... J' ai candidaté à un poste de maître de conférences en chimie théorique - ~6 postes ouverts cette année-là dans les universités françaises. Grande chance, pas de candidat local, c'est à dire aucun candidat ayant obtenu sa thèse dans le laboratoire d'accueil. Sachez que 70% des maîtres de conférences recrutés en chimie 31e/32e section CNU ont obtenu leur thèse dans l'université d'accueil : on appelle ceci le localisme (voir mon billet sur ce sujet chaud). Concours public - j'en parlerais plus tard... -, une trentaine de candidats, 5 retenus, classé premier, ouf. Profil : pas trop brillant mais pas trop nul donc restera sur le poste d'une université de province ... Les trois autres ont eu un poste cette année, le quatrième l'année suivante de mémoire.
Un délicieux lapin à la moutarde fut mon plat dominical. Soudainement, une interrogation surgit : pourquoi la viande peut-elle être blanche ou rouge chez les mammifères ? Excellente question pour digérer en famille... La couleur est liée au taux de myoglobine - merveilleuse molécule - dans les tissus musculaires. Plus y'en a, plus c'est rouge !
Localisme : recrutement sur un poste de maître de conférences d'un doctorant de l'université d'accueil. ~50% des enseignants-chercheurs en poste ont eu leur thèse dans l'université où ils sont nommés. Chiffre qui monte à 73% en Chimie (24% en Littérature) [voir réf. ci-dessous]. Deux ans après mon recrutement, il y a eu 4 postes dans notre UMR et 4 recrutements locaux. D'autres candidats extérieurs avaient postulés, avec des dossiers équivalents, voire intrinsèquement de meilleure qualité dans certains cas. Et alors me direz-vous ? Ces locaux sont-ils plus nuls que les extérieurs ? Ni plus ni moins et le problème du localisme n'est pas là, car le concours - ou cooptation - ne conduit pas au recrutement des "meilleurs", extérieurs ou locaux mais de "celui, celle qui fait l'affaire au moment donné" (je sais de quoi je parle ;-) Le problème du localisme réside dans la difficulté de l'enseignant-chercheur à couper le cordon ombilical avec son Père - son directeur de thèse. Une situation d'allégeance s'installe. Ainsi, les chefferies, les clans perdurent, des modes de pensée s'installent donc se sclérosent, les idées s'essoufflent - tendance génèrale, pas forcément obligatoire. Alors, que faire pour empêcher le localisme ? Il serait nécessaire d'introduite une règle simple : 5 ans après l'obtention de sa thèse, interdiction de candidater sur un poste de son université - lieu de délivrance du doctorat. Cela se pratique dans certaines disciplines, par des règles tacites. Et c'est une règle sinequa non dans certains pays étrangers. Alors, chiche ?
Lors de mes études rennaises, avec mon ami Marcel et autres joyeux lurons, nous avions organisé le concours mondial de lancer de bottes lors de la fête du sport (possible ça de fêter le sport ?!). Simplette, doublette et quadruplette - lancer 4 bottes à la fois, toute une stratégie à développer - et 3 catégories - concours couillu-poilu (46), - concours pan dans la gueule (44), - concours p'tites fillettes (36-38), une réelle compétition offerte aux dieux du stade Certains Rennais s'en souviennent-ils ?
Quel beau spectacle de voir des bottes en caoutchouc volées dans les airs et l'air hilare des compétiteurs. Certains profs de sport - courroucés - voyaient dans cette activité un foutage de gueule en règle de la compétition sportive. à juste titre.
Lors de mon pot de thèse en mars 1996, nous avions organisé un dernier concours de lancer de bottes sur la pelouse adjacente au pôle administratif de Rennes 1. Démonstration certes bruyante, quelques peu avinée, qui nous a valu l'honneur de voir le doyen de la faculté de Sciences venir nous enguirlander... Dès qu'il fut sorti de la salle du pot, une botte a chu à 50 cm de son auguste corps ! Véridique, mes amis étaient - et restent - de joyeux fous furieux... Ce qui m'a valu une convocation par ce doyen outré qui menaçait de ne pas signer mon diplôme de doctorat au prétexte qu'une amie aurait terminé en petite culotte dans le bassin à poisson, bassin jouxtant son bureau et qu'une équipe de télévision FR3 trainée par là... Elle récupérait LA botte du concours de lancer de bottes, diable !
Ce concours légendaire verra t-il à nouveau le jour sur le campus de Beaulieu ou d'ailleurs ?
VSNA sous papa Bush, guerre du Golfe, la 1ere... . 16 mois de réel bonheur, financés par la Région Bretagne, une chance incroyable et une éternelle reconnaissance de cette Politique Publique. Attaché à l'Ambassade de Washington DC, je me suis présenté au chef qui, après une courte discussion sur "ça sert à quoi la chimie théorique", m'a dit : on vous appellera. Le téléphone n'a pas sonné aussi j'ai consacré les seize mois à mes activités de recherche( et d'échanges culturels). Ce séjour fut prolongé par un contrat de 8 mois au labo de Georgetown U. bien que nous ayons un autre projet : lle trajet Washington-Alaska ! Ayant gouté aux grands espaces américains lors de la traversée Washington - San Francisco pendant 1 mois, l'appel du Nord était fort. Et mon boss a accepté mes conditions : "je pars 1 mois en Alaska et je reste 7 mois, le tout payé". Tope-la.
Comment accède-t-on à cette fonction d'enseignant-chercheur ? Illustrons par ce que je connais, mon parcours, du typique, du classique pour un enseignant-chercheur en Sciences, la quarantaine naissante...
Bac+8 et 2 ansde me-doc Un stage en laboratoire durant la licence et la maîtrise m'a permis de découvrir les activités de recherche en chimie théorique. Le virus me gagna, avec passion. Ne voulant pas être mirliton, j'ai exploré toutes les voies possibles pour effectuer un service civil - ce fut un vrai parcours de ... combattant qui m'a permis d'effectuer mon service civil à Georgetown University - Washington DC USA. 16 mois de VSNA, volontaire du service national actif + 8 mois de contrat = 2 ans dans une équipe de recherche en chimie théorique (oct. 1990 - septembre 1992). Retour en France pour effectuer un DEA de chimie du solide et inorganique moléculaire à Rennes 1 - la pire année universitaire - et ma thèse, soutenue en mars 1996, à l'âge de 30 ans- la moyenne nationale. J'avais toujours dit : "je ferais des études jusqu'à 30 ans", ma foi, cet objectif était atteint, avec de longues périodes de doûte quant à l'avenir professionnel.
1 an de post-doc Après une audition en décembre 1995 à l'Institut Steacie à Ottawa, tout frais payé, j'ai obtenu une bourse du NRC, CNRS candien pour 1 an renouvelable. 2 années assurées pour ma famille - nous avions déjà 2 enfants et ils bouffaient les marmots ! Donc, dès aout 1996, nous sommes arrivés à Ottowa, établi à Hull. Je n'ai depuis jamais travaillé dans un environnement aussi plaisant, dynamique et enrichissant que celui de l'nstitut Steacie des Sciences moléculaires. Des conditions matérielles fantastiques qui ne solignaient que la pauvreté des universités françaises.
Un poste de maître de Conférences Hiver 1997, la publication des postes de maître de conférences aux concours est parue. 5-6 postes en chimie théorique, j'ai candidaté sur celui de Poitiers. Passage en décembre pour rencontrer l'équipe d'accueil - aucun candidat local - et en avril pour l'audition. Classé 1e. Le classé n°2 a démissionné après 6 mois d'activité dans une fac de région parisienne pour aller aux USA travailler dans la banque - ah la fuite des cerveaux, mythe ou réalité ? Réflexion torturante de 3 semaines car avec mon amie, nous avons sérieusement hésité, ne connaissant pas l'université, l'équipe d'accueil, la ville, la région...au milieu de nulle part, pensions-nous. Mais la raison l'emporte. Et sincèrement, ce fut le bon choix ... pour nourrir mes enfants.
Voilà, je suis en poste, 31 ans, âge moyen classique. Grâce à la CFDT&Medef, j'ai 42 ans mini. à faire, rendez-vous à 76 ans.
Un poste d'enseignant-chercheur : fin d'une situation précaire, je vais gagner un max de pépettes et mener sereinement mes activités de recherche et d'enseignement... Suite au prochain épisode.
Une modification du statut d'enseignant-chercheur - l'universitaire - est en cours. Dans quel sens ira ce statut ? Droite toute, en cohérence avec la politique gouvernementale. Pour prendre connaissance des arcanes de notre métier, du statut, c'est par ici.
En attendant, la riposte s'organise, lentement mais une poussette de fièvre semble poindre... Nous sommes un milieu social très frileux pour les luttes sociales car nombreux collègues considèrent que rien ne peut leur arriver. Universitaire je suis, le meilleur je reste... quant bien même cette contre-réforme exige le classement des universitaires avec l'apparition d'un top-20 - 20% seront jugés first class par l'AERES, une agence d'évaluation dont les membres sont nommés par le gouvernement et non leurs pairs.
Qu'avons-nous comme outils pour s'opposer à cette contre-réforme ? Point de tonnes à lisier, point de 36 tonnes, point de parachutes dorés, rien de tout ça. Sauf la délivrance de diplôme, les notes. Université, usine à notes ?
Ouf, j'ai tenté de présenter en quelques lignes le contexte de cette lettre - à la demande de mon ami Fil Ze Loom ;-)
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A une demande de transmission des notes [« En ce qui concerne le jury (…), je vous propose le jeudi 8 janvier à 11H00. Je vous remercie donc de me faire parvenir les notes de vos examens et contrôles pour le mercredi 7 janvier début d'après midi. Pour cela je vous enverrai un fichier Excel (…)»], j'ai répondu :
« L'examen de chimie théo est le 18 décembre. Je suis en vacances du 19 décembre au 5 janvier matin (congés payés). Vu mes autres activités professionnelles d'enseignement et de recherche, eh oui, je ne pourrai corriger mes copies avant la date proposée du mercredi 7 janvier (donc le 6). Tous les ans je le dis, tous les ans, je le ferai. Quant aux raisons "objectives" de ce calendrier serré, je m'en fous (enfin pas tout à fait mais je prends cette position car ce gouvernement s'en fout aussi de moi, ma famille, l'Université et le Service public).
Bien sûr, si quelqu'un se juge habilité pour corriger mes copies, qui ne m'appartiennent pas (statut), bienvenu (sous couvert du Président et Chancelier des universités), qu'il vienne aussi surveiller l'examen 8h15-12h15 jeudi 18.
De plus, je souscris à l'appel local et national de "rétention des notes", de refus de siéger en jury d'examen - hors statut -, de démission des responsabilités administratives si et seulement si, bien sûr, de nombreux collègues se joignent à ces modalités de protestation pour exiger l'"abandon du projet de statut enseignant-chercheur", la création de postes statutaires & une programmation pluriannuelle (+500 ens. ch., +1500 biatoss / an, du travail pour nos étudiants), abandon projet gouvernemental de "masterisation".
En attendant la décision locale d'appliquer ou non ces engagements début janvier en assemblée générale (on ne part pas tout seul...action collective) : - je préparerai mes cours - statut - j'enseignerai - statut - je ferai le sujet d'examen - statut - je surveillerai ; et encore si je suis énervé non ! - hors statut - je communiquerai mes copies corrigées avec un temps nécessaire de correction dans mon temps légal de travail - statutaire - je ne remplirai pas un tableur avec les notes - hors statut
et je stopperai aussi toutes mes activités d'administration relatives à l'enseignement, ici responsable M1 BSC, UE diverses et variées.
Aussi, Chers Collègues, je vous invite à vous joindre à cet appel, à vous engager, dumoins si vous revendiquez et voulez gagner sur ces revendications.
De mon statut d'universitaire découle la vie de ma famille, l'exercice des missions d'un universitaire. Comme le budget alloué à une université va être corrélé aux étudiants présents et reçus aux examens, à l'insertion professionnelle de ces étudiants, au montant de leur premier salaire (si, si lisez !), au nombre de publications (et là, je suis charrette, ne co-signant pas à tour de bras...), il me faut réfléchir aux méthodes pédagogiques à mettre en place (pipotique & co, baisser les exigences, sélection sociale, etc). Comme le montant du budget alloué par l'Etat aura un impact sur ma rémunération (et celle de mes collègues) par des primes conséquentes et juteuses, donc sur ma famille, il me faut réfléchir...
A ce jour, c'est tout réfléchi : je demande l'abandon de ces contre réformes scélérates qui cassent le statut national de fonctionnaire d'Etat (selon l'université, modulation différente), auront un impact sur mon indépendance d'universitaire dans la construction et transmission des savoirs,
Bien à vous.
Gilles Frapper, maître de conférences en chimie théorique
PS : et pas de pression inutile, comme disait en CTP le président de l'université de Poitiers, "j'ai une peau d'otarie, ça glisse dessus"!