mercredi 25 mars 2009

Traîtres et félons se multiplient

8 semaines de lutte pour entre autre exiger une autre proposition de décret portant sur le statut des enseignants-chercheurs. 8 semaines mais aussi des mois et des mois pour convaincre les collègues d'un milieu très individualiste que la mobilisation collective permet de contrer les contre-réformes gouvernementales. Et paf, ce mardi, lors de la discussion à la CTPU, organisme paritaire pour les universitaires, l'Unsa et le Sgen-CFDT s'abstiennent courageusement sur le projet de décret introduisant la modulation = fin du statut national des universitaires fonctionnaires d'Etat - alors que les AutonomeSup - disons syndicat de droite comme le Snalc dans le 2d degrè - votent pour, avec les représentants du Ministère (= gouvernement) . Une nouvelle fois, ces organisations votent à l'encontre de l'expression très majoritaire des personnels concernés. Et alors ? Ils sont habitués : en 2003 lors des retraites, avec le statut des intermittents, etc. Certains me rétorqueront : "camarade, tu cherches les dissensions alors qu'il est nécessaire de souligner ce qui nous unis ". Diriez-vous qu'il faut s'unir avec le Medef au prétexte que c'est une union syndicale ? Aussi, pourquoi soutenir indirectement ces organisations syndicales en s'associant avec elles ? Ah, pas simple pas simple. STOP. Si, c'est simple.
Le PS a toujours été favorable aux processus de Bologne (en gros le LMD), à la LRU, à la LOLF, & co, tous ces outils mis en place pour accélérer la marchandisation de l'enseignement et la recherche. Ils parlent en Nov'Lang de l'économie de la connaissance .

Revenons aux félons.

Les Besson, Lang, Allègre, Strauss-Kahn, Seguela mister Rollex, Fabius et privatisation de FranceTelecom, etc me foutent la gerbe. Voilà un beau lot de traites ou vendus. Ras le bol de ces fieffés cornichons. Et j'ai appris que même Souchon trouvait Sarko sympathique ! Putain, c'est la vieillesse qui rend débile ou l'inverse ?

La photo que j'avais publiée est malheureusement toujours d'actualité.
De ça va hucher !


Et dire qu'après le 29 janvier, le 19 mars ils nous annoncent un appel à mobilisation le ... 1er mai, jour de la fête du Travail - même si j'eusse préféré la fête de la Paresse - valeur qui aurait mis la Planète moins en péril.
Nous voilà invités à clamer nos revendications et autres piques avec les têtes des traîtres un 1er mai, une manifestation nationale tous les deux mois, ça c'est de la (tur)lutte... Vraiment, vraiment, y'a des claques qui se perdent. La CGT se CFDédiste, mon syndicat Solidaires, union des SUD, signe aussi cet appel pour ne pas rompre le front alors que nous savons pertinemment qu'au premier tournant la CFDT, CGC, CFTC & co signeront et nous entuberont.

ça va hucher !

vendredi 13 mars 2009

de haut en bas


De retour à la maison depuis 3h, je retrouve mes marques.
Dix jours en internat au centre de réadaptation, déguisé en jogger, ça marque son homme. Pour preuve, ci-jointe la photo de mon ami Brno Del Zou.
Séances de gym, 2h par jour !, à découvrir des muscles que je ne savais pas qu'ils existaient. ça sue, ça transpire, ça dégouline, une horreur. Rien que d'être dans un gymnase, j'avais des hauts le coeur, un comble - souvenir détestable du collège... Néanmoins, avec les camarades abîmés du coeur, on se marre comme des gosses. On joue à la baballe, au freesbee, on étire, on contracte moultes régions. Une vraie torture du corps et de l'âme.
On fait du vélo avec des montées de col à 75 Watt, une sorte de faux plat qui te fait suer à grosses gouttes. Le Tourmalet est loin et c'est tant mieux.
Aucun stand apéro,
ni pétanques.
Mais des discussions très intéressantes avec les "internes" et "externes" du centre, de milieux sociaux très variés.

Je repars pour 2 semaines mais en externat - 9h30-16h30 - donc je vais pouvoir reprendre la peinture, dès que j'aurai ma vertèbre n°4 remise en place et un nerf d'une cote décoincé... Ah, faut pas vieillir !

Au fait, la cicatrice thoracique fait 21 cm, pour ceux qui ont participé au concours !

Celles des tibias sont de 19 et 24 cm : cette veine se trouve près de mon coeur. Si c'est pas une remontée d'organe, j'm'demande ce que c'est !

Donc, les filles, si vous voulez tâter d'la cicatrice à défaut de grosse veine bleue, le Professeur reçoit sur rendez-vous !

dimanche 8 mars 2009

Catharsis du boyau. 4

Je suis donc en soins intensifs en cardio, dès le samedi midi. Avec une envie de pisser incroyable,
n'ayant aucune envie de faire appel à la sonde. Aussi, le soir, j'ai pu m'assoir au bord du lit avec l'aide de l'infirmière et hop, quasi-1L d'évacué, avec la frayeur que ça déborde ! Quel soulagement.
La nuit fut horrible : plus de morphine, des courbatures/meurtrissures incroyablement tenaces, j'ai somnolé 2-3h. Heureusement, dimanche, j'ai pu me lever pour aller au fauteuil , rilax pour le dos et les douleurs thoraciques (le sternum découpé vibrote). En fin de matinée, je marchais dans le couloir soit 3 jours après l'opération "gourdinage/vidage du poiscaille".
Je tiens le bon bout. Seulement, aucune place de libre en centre de réadaptation, rien avant le 17 mars. Aïe, je me voyais mal être obligé de partir à la maison pendant 15 jours avant la rééducation - et ma chérie aussi.
Mardi midi, bonne nouvelle : un désistement, une place de libre, en route vers ce centre. Même si ce fut un choc de voir ces p'tits voeux en survêtement", l'environnement m'a permis de dormir, me reposer jusqu'au vendredi, jour du test d'effort "pédale comme t'es khon ". Entre temps, fêtage de mon anniversaire le 4 mars avec les amis : un bon gâteau au chocolat fait par ma chérie, et plein de cadeaux dont un CD de Satie que j'écoute régulièrement, le bonheur.

Au programme de la semaine :
"marche comme t'es khon", où on tourne en boucle,
"pédale comme t'es khon", pas bon pour mes cuisses purpurines,
"pratique de la gym comme t'es khon", beurk ça fait mal
" relaxe ton body comme t'es khon", chuis stressé hein ? Ch'tu vas voir ta goule si chuis tendu...

J'ai fait une séance de gym vendredi aprem. Nous voilà à jouer à la baballe - moyenne d'âge 65 ans - et à rigoler comme des gosses. Néanmoins, rien que la vue du matériel, du gymnaZe, j'ai déprimé car cet environnement me rappelait la gym au collègue, les pues-la-sueur et autres instruments de torture.

Bon, il est 20h34, grand temps d'aller sous la douche détendre mon grand corps tendu.
à demain.

samedi 7 mars 2009

Catharsis du boyau. 3

Couturé, réveillé, en salle de réanimation. Les douleurs ne sont pas insupportables, loin de là.
Mais présentes. Rester sur le dos est le pire : imaginez une tortue sur le dos. Jeudi soir à vendredi midi, entre deux eaux. Puis, tu émerges avec ces maudites douleurs aux épaules et aux omoplates - ou dirions-nous aux muscles de ces régions. Quand les bouchers écartent ta cage thoracique pour avoir accès au coeur, ça tire dur sur ces muscles.
Que dire d'autre ? Ah oui, la première hallucination, effet secondaire de la morphine. Vendredi soir, j'ai joué au tarot avec le personnel soignant que je trouvais bruyant, qui m'empêchait de dormir, bref, ça n'allait pas et je voulais les battre pour les faire taire... Passons à la deuxième hallucination, le samedi soir : je voyais défiler des pages web, une d'un site personnel, l'autre de SUD, l'autre du laboratoire, pages qui se gondolaient. Et j'étais très énervé car je trouvais qu'il n'y avait pas de lien entre ces "sujets", que deux thèmes devaient partir. Sueur... Freud, help !
Le samedi, je suis sorti de la Réa après une dernière expérience douloureuse, le retrait de la sonde urinaire. L'horreur. Ce fut la douleur la plus vive et forte du séjour. Rappel : pendant que j'étais endormi, des petits malin m'ont glissé un fil dans la bite (urètre), gonflé un coussin situé à l'extrimité du fil dans la vessie afin que le système tienne. Formidable technologie.
Par contre, le retrait est horrible. A la fin, la portion finale du fil ressemblait à un fin ressort cuivré. Ai-je une queue en tire-bouchon ? Vertiges du cochon.

Bon, je continuerai plus tard ma psychanalyse pixellisée catharsique.

vendredi 6 mars 2009

Catharsis du boyau. 2

Continuons cette promenade catharsique. Peau douce et tripes vidées, au dodo. Chambre à deux lits, un voisin. vieux, très vieux.
Pas simple car comme disait le gars Robert, "un mec, ça ronfle, ça pète, ça pisse la nuit"... Passons. Au petit matin, douche au produit qui tue-le-germe-de-sa-mère, la bétadine. Blouse blanche, dégaine ridicule mais bon, au diab' l'esthétisss. J'ai pensé à Gotlib - Dingodossiers ?-où un curé officiant se retrouve les fesses à l'air car un clou retenait l'aube.
Attente de 8h à 14h10, pour apprendre que je ne passerais pas sur le billard car un problème a surgit en salle d'opération. Colère froide. Très froide (faudrait pas se fâcher avec les gens qui auront ton coeur dans les mains). Le chirurgien, aux traits tirés, m'annonce que je passerais demain, en pool position. Vroum vroum. Parti pour une nouvelle séquence, lisez la note n°1 (le lavement ne fut pas demandé, dommage).
Disons que nous sommes le 26. Endormi en 1,2,3 et hop réveillez vers 18h après 4h d'opération.
Entre les deux, une tentative de réveil ratée, mon cerveau refusant de prendre les commandes (sorte de coma 20 min) aussi fus-je ré-entubé illico presto pour permettre l'oxygénation du Pr Akapulco. Parait qu'ils ont eu une suée...
Voilà, je suis réveillé après un raoul lors du retrait du tube -voilà mon premier souvenir : cet étouffement et le vomito; j'étais un bébé vomisseur.
Action de la pompe à morphine car les douleurs sont bien présentes. Dire qu'un collègue me disait "je n'ai rien senti", à part qu'il est resté dans le coltar pendant 6 jours en réa, entre deux eaux, alors question souvenir, excusez moi...

Allez, je vous quitte, car à la télé ils parlent de la Ria d'Etel, mon pays.