dimanche 4 janvier 2009

Le localisme universitaire

Le localisme, un sujet qui fâche.

Localisme : recrutement sur un poste de maître de conférences d'un doctorant de l'université d'accueil. ~50% des enseignants-chercheurs en poste ont eu leur thèse dans l'université où ils sont nommés. Chiffre qui monte à 73% en Chimie (24% en Littérature) [voir réf. ci-dessous].
Deux ans après mon recrutement, il y a eu 4 postes dans notre UMR et 4 recrutements locaux. D'autres candidats extérieurs avaient postulés, avec des dossiers équivalents, voire intrinsèquement de meilleure qualité dans certains cas. Et alors me direz-vous ? Ces locaux sont-ils plus nuls que les extérieurs ? Ni plus ni moins et le problème du localisme n'est pas là, car le concours - ou cooptation - ne conduit pas au recrutement des "meilleurs", extérieurs ou locaux mais de "celui, celle qui fait l'affaire au moment donné" (je sais de quoi je parle ;-)
Le problème du localisme réside dans la difficulté de l'enseignant-chercheur à couper le cordon ombilical avec son Père - son directeur de thèse. Une situation d'allégeance s'installe. Ainsi, les chefferies, les clans perdurent, des modes de pensée s'installent donc se sclérosent, les idées s'essoufflent - tendance génèrale, pas forcément obligatoire.
Alors, que faire pour empêcher le localisme ? Il serait nécessaire d'introduite une règle simple : 5 ans après l'obtention de sa thèse, interdiction de candidater sur un poste de son université - lieu de délivrance du doctorat.
Cela se pratique dans certaines disciplines, par des règles tacites. Et c'est une règle sine qua non dans certains pays étrangers. Alors, chiche ?

Je vous conseille la lecture d'une belle étude scientifique sur le sujet :" Le localisme dans le monde académique : un essai d’évaluation. par Olivier Godechot & Alexandra Louvet. Et les échanges associés. Olé.

PS : j'aurai aimé être recruté dans mon université d'origine, bien sûr. Et alors ?

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