mardi 24 février 2009

Catharsis du boyau. 1

Voil un beau titre trouvé par mon cher oncle Jo.
Vidange des coronaires et installation de trois durites. Mission accomplie, chapeau bas.
Des détails sûrement croustillants et d'intérêts indéniables, jamais lus nul part.

Je suis arrivé la veille pour la préparation dont voici deux étapes palpitantes :

- le lavement.
Un tube, un embout ~6 cm et paf , dans le fondement, puis, comme pour un tube de mayo, vidage des tripes. Ensuite, la magie opère : cette solution de sels permet un changement de phase solide-liquide des selles. Le doigté dans cette étape ? Garder ladite solution saline au moins 15 minutes - et ça gargouille terriblement.

- le rasage intrégral. Le Pr Akaplco est poilu. Une fortune. Elles étaient deux, à la tondeuse, chacune de son coté , le zob ratatiné. Je me voyais mouton australien lors de concours de tonte. Elles m'ont mis sur le dos et le ventre, un chef d'oeuvre ... Je leur ai demandé si elles faisaient des concours . je n'aurais pas du une fois de plus ouvrir ma grande gueule car l'une tremblat de rire et la peau de ma bourse saignat légèrement. Sueur...

Bon, je fatigue, j'arrête là cette première note fondamentale. Demain, nous évoquerons le réveil en salle de réanimation, les hallucinations et le moment le plus douleureux : le retrait de la sonde urinaire (j'en frisonne encore)

dimanche 15 février 2009

La culotte sur la tête


Soleil bleu de ma fenêtre du bureau. J'attends mes comparos pour roter le poulet-frites lors de notre promenade.
Après ce préambule bucolique, exposons le sujet du billet. 5 semaines que je suis aux arrêts ; j'apprends jeudi dernier que le Grand Charcutier Robert m'ouvrira le mercredi 25 février au matin, tripes et boyasses sur le billot pendant environ 3h30. Suivons la progression avec le Pr Akapulco : chair incisée, sternum découpé à la scie circulaire, écartèlement de la cage thoracique (aïe, mal aux musc'), localisation du cœur au GPS. Bingo, on y est.
La chirurgie de l'art commence : arrêt du cœur pendant 45 minutes (Dieu, vais-je ressusciter ?)

Inspiration, expiration.

3 voire 4 ponts formeront le viaduc. Une ou deux en artères mammaires joignant la rive "aorte" à la rive coronaire ventriculaire bien éloignée et vraiment naze ;Deux avec une veine de de mollet (saphène, joli mot) sur les deux autres coronaires sténosées ou un mix du tout selon la situation. Un beau viaduc. Le gars Robert coud sur des vaisseaux supérieurs à 1,5 mm, à la loupe. La classe. Pratiquant le scepticisme, je lui ai demandé un exercice lors de notre discussion primesautière : sur un pied, coude sur le genou opposé, pouce sur le nez. Vous suivez ? Il ne tremblait pas. Aussi ai-je dit : " t'es mon homme, mon gaillard !"

Pose de 3 anneaux en acier pour faire tenir le sternum, couture et agrafages et hop, servez chaud.
Entubé de partout - qu'ils en profitent tnat que je dors -, l'animal se réveillerait quelques heures plus tard, en réanimation pendant 2~-3 jours sous morphine, the big trip'. Puis ~6 jours en soins, détubés, LIBRE (enfin presque). Suite à ce passage, rééducation à N. l'Espoir au nom prémonitoire. 3 semaines minimum à faire du sport, quelle honte ! Aussi, me suis-je acheté deux survêtements, l'un noir l'autre gris, avec des chaussures de sport noires - une gauche et une droite, deux gilets dont un à capuche, mes enfants kiffent grave. Voilà au moins 25 ans que je n'avais pas porté ce type de fringues. L'horreur. Mais hein, qu'est-ce qu'on ferait pas pour faire le malin auprès des infirmières !

Donc, mercredi 25 février, au p'tit matin, mes gaillardes, la culotte sur la tête, ça me portera chance ;-)

Quant aux flibustiers, pompez !

lundi 2 février 2009

ça huche ti à la fac ?

Depuis quelques semaines, la pression monte à l’Université. Avez-vous remarqué ce frémissement ? Sûrement pas à moins d’être personnel à l’Université ou d’un organisme de recherche (CNRS, INRA, etc..). J’aborderai plus tard les raisons – ou revendications [1].

Mes collègues - chers bien sûr-hésitent toujours : grève ou pas grève ? “ Les étudiants ne seront-ils pas pris en otage”, en oubliant le sens de cette métaphore – parlez-en aux otages réels. Un milieu très frileux, peu habitué à contester collectivement, bref à lutter. Je pense sincèrement qu’’ils n’en chient pas assez, bref qu’ils ont encore la panse trop pleine – tant sur le plan matériel qu’intellectuel. Et pourtant…. Notre formation nous habitue à dialoguer, échanger, chercher nous pas à vaincre mais convaincre pas-à-pas par un raisonnement construit sur des faits, voire percutant, si si… alors qu’en face, ils s’en branlent ! Lisez le discours sarkozien de …Sarkozy sur la recherche publique, truffé d’approximations, d’inexactitudes soulignant son manque de connaissance - dit-on - même si je pense que tout cela est soigneusement préparé et participe à stigmatiser une communauté pour mieux l’abattre (à part quelques pourceaux qui servent la soupe aux patrons, une levée de boucliers est apparue). Une honte ses propos. Envoyez une brigade d’entarteurs et vite.

Je reviens aux moyens d’actions – je parlerai du pourquoi dans une autre note. La grève du ZELE,[2] voilà belle lurette que j’invite mes chers collègues à la pratiquer afin de démontrer à notre Administration que l’Université c’est nous, les personnels (BIATOSS et ens-chercheurs). Effectuons que les tâches statutaires, reconnues par notre Administration, et montrons à ceux qui souhaitent tout décompter et moduler l’ampleur réelle des activités menées à différents niveaux et amplitudes par notre corps. Bien sûr, l’objectif est bien de foutre la pagaille afin de construire un rapport de force, eh oui ! Comportement de primates face aux primates. Ceux qui auront les plus grosses gagneront (les étant : arguments …). Commençons donc par cet exercice salutaire et après, si collectivement nous le pratiquons et que ce gouvernement ne change pas de cap, passons à l’étape supérieur – la grève illimitée - mais je soupçonne que nous n’aurons pas besoin de franchir ce gap !

Décréter tout de go la grève illimitée est une erreur de stratégie. Il faut aller en crescendo et en masse surtout !

Exercice salutaire à l’usage de l’élite et des biens nantis ( et biens pensants)

- démissionner de toutes les responsabilités d’administration des filières d’enseignement, non décomptées dans nos services (plus de planning des salles, d’emploi du temps, …) ; idem pour recherche

- refuser de surveiller les examens hors service ;

- stopper les programmes en tout genre (Erasmus, …)

- refuser de siéger à un jury d’examen

Complétez ! La liste est longue et je fatigue. Puis adonnez vous à vos activités de recherche et d’enseignement. Pleinement.

Voilà. On commence par ça et après on voit.

Pour ma part, j’ai démissionné le 5 janvier de ma responsabilité de filière M1 Chimie car aucune heure n’était comptée dans mon service statutaire (et non en heures sup’, qui tuent l’emploi !”). Alors, chiche ?

Olé.

[2]Ces positions sont celles de mon syndicat caca Krasuki kiki SUD Education et Recherche 86, comme quoi… Au niveau national, SUD Education ne s’est pas exprimé, as usual… Et le syndicat majoritaire Snesup/FSU appelle à la grève reconductible (par contre, sur le terrain, les syndiqués ne suivent pas ! A mettre la barre trop hautes, la chute risque d’être cuisante. Ils pourront dire : “regardez, ils ne veulent pas mais nous avons essayé” alors que lancer le mot d’ordre “grève du zèle” serait plus approprié pour notre communauté longtemps endormie.

[] Raison première évoquée ? Le projet de décret portant sur le métier – statut- de l’enseignant-chercheur. Autres raisons ? la LRU (la réforme à abroger pour moi, avec la LOLF), La réforme du cursus d’un futur maître – professeur des Ecoles (instit’)&des Collèges et Lycées (prof), la diminution du nombre de postes (6 13000 postes dans l’Education nationale, cela fait des entreprises, non ?), la stagnation voire la diminution des budgets de l’enseignement supérieur et recherche publiques. Mais une fois la liste dressée, que faisons-nous ? Souvent, on bougonne et ça continue…