lundi 2 février 2009

ça huche ti à la fac ?

Depuis quelques semaines, la pression monte à l’Université. Avez-vous remarqué ce frémissement ? Sûrement pas à moins d’être personnel à l’Université ou d’un organisme de recherche (CNRS, INRA, etc..). J’aborderai plus tard les raisons – ou revendications [1].

Mes collègues - chers bien sûr-hésitent toujours : grève ou pas grève ? “ Les étudiants ne seront-ils pas pris en otage”, en oubliant le sens de cette métaphore – parlez-en aux otages réels. Un milieu très frileux, peu habitué à contester collectivement, bref à lutter. Je pense sincèrement qu’’ils n’en chient pas assez, bref qu’ils ont encore la panse trop pleine – tant sur le plan matériel qu’intellectuel. Et pourtant…. Notre formation nous habitue à dialoguer, échanger, chercher nous pas à vaincre mais convaincre pas-à-pas par un raisonnement construit sur des faits, voire percutant, si si… alors qu’en face, ils s’en branlent ! Lisez le discours sarkozien de …Sarkozy sur la recherche publique, truffé d’approximations, d’inexactitudes soulignant son manque de connaissance - dit-on - même si je pense que tout cela est soigneusement préparé et participe à stigmatiser une communauté pour mieux l’abattre (à part quelques pourceaux qui servent la soupe aux patrons, une levée de boucliers est apparue). Une honte ses propos. Envoyez une brigade d’entarteurs et vite.

Je reviens aux moyens d’actions – je parlerai du pourquoi dans une autre note. La grève du ZELE,[2] voilà belle lurette que j’invite mes chers collègues à la pratiquer afin de démontrer à notre Administration que l’Université c’est nous, les personnels (BIATOSS et ens-chercheurs). Effectuons que les tâches statutaires, reconnues par notre Administration, et montrons à ceux qui souhaitent tout décompter et moduler l’ampleur réelle des activités menées à différents niveaux et amplitudes par notre corps. Bien sûr, l’objectif est bien de foutre la pagaille afin de construire un rapport de force, eh oui ! Comportement de primates face aux primates. Ceux qui auront les plus grosses gagneront (les étant : arguments …). Commençons donc par cet exercice salutaire et après, si collectivement nous le pratiquons et que ce gouvernement ne change pas de cap, passons à l’étape supérieur – la grève illimitée - mais je soupçonne que nous n’aurons pas besoin de franchir ce gap !

Décréter tout de go la grève illimitée est une erreur de stratégie. Il faut aller en crescendo et en masse surtout !

Exercice salutaire à l’usage de l’élite et des biens nantis ( et biens pensants)

- démissionner de toutes les responsabilités d’administration des filières d’enseignement, non décomptées dans nos services (plus de planning des salles, d’emploi du temps, …) ; idem pour recherche

- refuser de surveiller les examens hors service ;

- stopper les programmes en tout genre (Erasmus, …)

- refuser de siéger à un jury d’examen

Complétez ! La liste est longue et je fatigue. Puis adonnez vous à vos activités de recherche et d’enseignement. Pleinement.

Voilà. On commence par ça et après on voit.

Pour ma part, j’ai démissionné le 5 janvier de ma responsabilité de filière M1 Chimie car aucune heure n’était comptée dans mon service statutaire (et non en heures sup’, qui tuent l’emploi !”). Alors, chiche ?

Olé.

[2]Ces positions sont celles de mon syndicat caca Krasuki kiki SUD Education et Recherche 86, comme quoi… Au niveau national, SUD Education ne s’est pas exprimé, as usual… Et le syndicat majoritaire Snesup/FSU appelle à la grève reconductible (par contre, sur le terrain, les syndiqués ne suivent pas ! A mettre la barre trop hautes, la chute risque d’être cuisante. Ils pourront dire : “regardez, ils ne veulent pas mais nous avons essayé” alors que lancer le mot d’ordre “grève du zèle” serait plus approprié pour notre communauté longtemps endormie.

[] Raison première évoquée ? Le projet de décret portant sur le métier – statut- de l’enseignant-chercheur. Autres raisons ? la LRU (la réforme à abroger pour moi, avec la LOLF), La réforme du cursus d’un futur maître – professeur des Ecoles (instit’)&des Collèges et Lycées (prof), la diminution du nombre de postes (6 13000 postes dans l’Education nationale, cela fait des entreprises, non ?), la stagnation voire la diminution des budgets de l’enseignement supérieur et recherche publiques. Mais une fois la liste dressée, que faisons-nous ? Souvent, on bougonne et ça continue…

1 commentaire:

Fil Ze Loom a dit…

Les pansus, j'ai les mêmes à la maison. Dans ma boîte (from ze fonction publique territoriale), les ingénieurs - les meilleurs sans nul doute et parmi les mieux payés d'entre nous - se sont bougés le cul une fois collectivement. Ah ben oui mais c'était pour leur régime indemnitaire, qui menaçait de prendre une mini claquounette. Sinon, ben non, y sortent pas de leur bureau, même pas les 29 janvier. Trop de boulot, penses-tu !